Un très bon film de SF, j'ai un peu hésité avant de le noter. Je lui ai d'abord mis 8, puis je me suis ravisé devant une fin un peu décevante.
Je vais spoiler, et plutôt que de mettre ma critique entière sous balise, je vais vous proposer de partir.
Voilà.
Tout d'abord, depuis Wayne's World, je déteste les méga happy end. Et là, c'est pire que tout. Aucun sacrifice ne sera nécessaire, aucune perte ne sera définitive, le (vrai) méchant sera puni, les presque méchants auront leur rédemption. Même Disney n'ose pas aller aussi loin...
Ensuite, maman. Une seule gonzesse, et il fallait ressortir le cliché de l'attachement maternel (j'exclue injustement la CEO de la boîte, c'est toujours agréable de voir une femme en position de pouvoir comme si c'était parfaitement normal). En fait, je me demande si c'est le fait que Chappie ait le cheminement d'un humain qui ne me dérange pas le plus (s'il a une maman, c'est bien parce qu'il en ressent le besoin)... Mais non, avant même de voir comment évoluerait Chappie, j'avais déjà été agacé par le regard que lui porte Yolandi... L'appel de la maternité, c'était déjà chiant, mais en y rajoutant la rédemption par la maternité, c'est vraiment trop.
Enfin, pour en finir avec les gros défauts le méchant est un vrai gâchis. La position que défend Vincent Moore est légitime, il est nécessaire de s'interroger sur l'utilisation d'IA dans la société (et en particulier dans les forces de l'ordre), et le film coupe court à sa réflexion en faisant de lui un salopard, capable de mettre la ville à feu et à sang pour avoir l'occasion de mettre en œuvre son projet. Dommage, parce qu'Hugh Jackman est exemplaire.
Maintenant que j'ai évacué l'amertume, que reste-t-il ? Une légère sensation de gâchis, c'est vrai, mais surtout une bonne claque. Visuellement, rien à dire. On est à Joburg, aussi bien dans ses quartiers pourris que dans les endroits plus sympas, la population sud-africaine y est (en tout cas avec mon regard extérieur) assez bien représentée, c'est vivant. Crade, mais vivant. Une bande-son complètement dans l'ambiance, il va falloir que je me penche sur die Antwoord, parce que ça déménage pas mal.
Il est clair que Neill Blomkamp sait placer sa caméra, entre les plans aériens, les scènes d'actions, quelques plans vraiment sympa, on sent un vrai travail ici et c'est vraiment agréable. Les quelques ralentis dans les combats, utilisés avec parcimonie, donnent une véritable impression de bordel - pas une claque, ici, mais plutôt un coup de pelle !
J'ai réalisé trop tard que le film n'allait pas traiter les questions de fond liées à l'intelligence artificielle ; on est ici pour vivre le gigantesque bordel qu'est Johannesburg et y voir évoluer des personnages borderlines. C'est dommage, évidemment, je n'y ai pas trouvé ce que j'étais venu chercher - mais j'ai trouvé autre chose, donc je ne suis pas floué. De l'action, des gueules, c'est vraiment bon.
PS : je ne peux pas terminer cette critique sans mentionner la pub insistante qui est faite à Sony... Laptop, PS4, rares sont les scènes où la marque est complètement absente...