À l'heure où de nombreux films démontrent l'importance et l'influence de la technologie, des réseaux sociaux ou encore des abus internet au sein de notre société, Neill Blomkamp nous présente Chappie, un film où la technologie et la race humaine ne font plus qu'un.

Neill Blomkamp démarre sa filmographie en 2009 en présentant District 9, un film innovateur de son visuel remarquable et par ces différents thèmes abordait. District 9 est un film de science-fiction par excellence, mais Blomkamp va y apporter des sujets sérieux et importants tels que le racisme, la xénophobie, la sous-traitance des armes ou encore des instances internationales. District 9 devient alors un film dénonciateur et Blomkamp ne va pas s'en s'arrêter là. Celui-ci sort en 2013, Elysium où encore une fois il s'apprête à des thématiques sérieuses comme l'exclusion des classes, la pauvreté et l'industrialisation. Et encore une fois le cinéaste nous offre une claque visuelle et une trame métaphorique des sociétés actuelles. Donc si le papa de District 9 et Elysium devait avoir un enfant ça ne pouvait être que Chappie.

Dans un futur proche, la population, opprimée par une police entièrement robotisée, commence à se rebeller. Chappie, l’un de ces droïdes policiers, est kidnappé. Reprogrammé, il devient le premier robot capable de penser et ressentir par lui-même. Mais des forces puissantes, destructrices, considèrent Chappie comme un danger pour l’humanité et l’ordre établi. Elles vont tout faire pour maintenir le statu quo et s’assurer qu’il soit le premier, et le dernier, de son espèce.

Chappie est un long-métrage aussi innovateur qu'on pouvait nous le promettre. Mais cette fois-ci, Blomkamp aborde de sérieuses thématiques à travers l'humour et c'est assez surprenant. Même si on retrouve énormément d'éléments visuels de ses deux premiers films, nous savons que nous sommes entre de bonnes mains, que Blomkamp est assurément derrière la caméra et que finalement, on ne s'en lasse pas. Celui-ci vient de confirmer son identité cinématographique et personnellement on en demanderait encore. Comme mentionné, le film va toucher à des sujets importants, aussi importants que même les plus grands philosophes (tels que Platon et Descartes) se sont déjà posés sur la question : la naissance de la conscience, l'évolution d'un être à travers un habitat, l'influence des autres et du lieu sur un être ... Mais c'est définitivement le sujet de la conscience qui est mise en avant dans ce film démontrait d'une manière presque évidente et épatante.

Nous suivons donc Chappie et son apprentissage du monde qui l'entoure. Parfois trop facile à deviner, mais avec beaucoup de bons sentiments. Le réalisateur nous attendrit avec ce personnage mécanique grandissant dans un univers bien plus dangereux que celui-ci aurait pu l'imaginer. Chappie va être confronté à sa relation avec son créateur, comme pouvait l'être Docteur Frankenstein et sa créature, ainsi qu'avec les personnes qui partage son quotidien. Chacun influençant et basculant Chappie dans son évolution et ses décisions.

Comme déjà précisés, la photographie ainsi que le visuel du film sont remarquables. On se rapproche beaucoup de ce qu'on a pu voir dans District 9, mais encore une fois on s'y détache très bien. Mais ce qui est surtout remarquable dans ce long-métrage, c'est le personnage de Chappie interprété par Sharlto Copley pour la troisième fois mis à l'écran par Neill Blomkamp. Je reste toujours autant enthousiasme à ce progrès et j'avais déjà été beaucoup impressionné de l'évolution de la motion capture avec Dawn of the Planet of The Apes avec l'incontournable Andy Serkis (masterpiece du motion capture) dans le rôle de César. Mais ici, contrairement à Dawn of the Planet of The Apes nous avons à faire à un personnage nullement organique qui se rapproche de l'être humain, par ses mouvements, dans sa démarche, dans son attitude et à travers son être. Un point important qui va illustrer tout ce qu'est le film Chappie.

De plus, Chappie met en scène un casting très bien connu des studios hollywoodiens avec Hugh Jackman, Sigourney Weaver et Dev Patel. Mais face à ces têtes d'affiche, Chappie met surtout en avant Yolandi Visser et Ninja du groupe Die Antwoord. Des personnages hauts en couleur qui collent étonnamment à l'image du film. Un choix surprenant qui s'ajuste malgré tout parfaitement à la trame et donne ce ton unique à Chappie. On ressent énormément l'influence de ces deux caractères de leur langage à l'identité même du film.

Avec Chappie, Neill Blomkamp devient et se confirme en référence de science-fiction autant pour sa qualité visuelle que pour ses thématiques abordées et davantage comment celui-ci les traites à l'écran.

Après ça, on ne peut qu'être impatient avec la suite de District 9 et les prochains projets du réalisateur (Aliens ? oui peut-être, allez soyez sympa !). Et je terminerais cette chronique avec les mots d'un ami -auteur du blog Ciné Club Movies- qui décrit très bien Chappie : "L'enfant de District 9 et de Elysium. Comme si une crevette s'était faite plaisir avec l'armure de Matt Damon."
Charlinem
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le 16 mars 2015

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