A la mort de leur mère, depuis longtemps malade et alitée, sept enfants prennent possession de la maison et, sous l'autorité de l'ainée, s'organisent pour cacher le décès et s'éviter l'orphelinat.
De cette situation insolite et triste, Jack Clayton tire un film grave, sensible et touchant. Fort bien secondé par l'interprétation solide de ses jeunes comédiens, Clayton, à la direction d'acteurs parfaite, met en scène un univers de l'enfance à la fois singulier -l'autogestion des orphelins, leur sévère éducation religieuse- et général, entre candeur et mots d'enfants. Le ton est juste, qui décrit de façon réaliste la débrouillardise de gamins livrés à eux-mêmes.
L'apparition, à mi-film de leur pseudo père (Dick Bogarde, excellent) ouvre une nouvelle perspective. Ce Charlie Hook au paternalisme insincère n'est sans doute qu'un noceur, un type cupide. C'est du personnage de Bogarde que proviendront les explications à nos interrogations concernant la fratrie.
Au terme de cet étonnant huis-clos, dans une demeure ancienne comme irréelle, le réalisateur résumera son sujet par un dernier plan particulièrement émouvant. Tout au long du film, sa rigueur détourne le cinéaste du mélodrame.