C'est avec des films comme ce "Chatroom" que j'espère du fond de mon cœur que les lecteurs de ces pages prennent le temps de lire quelque peu les critiques que chacun a écrite plutôt que de se limiter à la seule note car, pour le coup, mon banal 3/5 laisse suggérer un film bien mais banal (et qu'on peut donc ignorer sans regrets) alors qu'en fait il a tellement de personnalité qu'il mériterait plus qu’un détour. Car oui, les connaisseurs de cinéma japonais sauront certainement se souvenir que le réalisateur de ce film, Hideo Nakata, n'est pas né de la dernière pluie et qu'il sait toujours donner à ses films beaucoup de créativité et de force suggestive. Ici, retrouver le maître de l'épouvante nippone en train de se plonger dans l'univers de jeunes ados londoniens peut surprendre, mais sa patte est là : l'espace mental que constitue la discussion via Internet est ici brillamment incarné, concrétisé par l'image symbolique, avec beaucoup d'élégance et de pertinence. De plus, on ne pourra nier non plus que ce "Chatroom" a l'audace de coupler cette originalité formelle au fait de traiter le mal-être adolescent sous la forme d'un thriller. Ainsi difficile de rester indifférent à un spectacle qui indéniablement se veut créatif et introspectif. Mais alors, si j'en vante tant les qualités, pourquoi que 5/10 vous diriez-vous ? Eh bien c'est que, malgré tout, même si les idées me ravissent, le résultat dans son ensemble fait bien trop artificiel pour qu'un souffle puisse nous happer vraiment. Dommage, mais au fond je n'ai pu m'empêcher de ressortir frustré de ce film par le fait d'avoir vu tant de portes ouvertes pour qu'au final le film soit allé se dégonfler dans un schéma trop alambiqué pour permettre l'émotion. En somme, un bon petit film que ce "Chatroom" certes, mais qui aurait indéniablement gagné à être plus travaillé...