Le film commence nous annonce la couleur en commençant par une guerre violente entre gangs. Le décor, d'emblée, sidère : cette enclave hong-kongaise de bande-dessinée sera le vrai personnage du film, un groupe d'immeubles constitués en citadelle, faite de couloirs étroits et de solidarité.
On nous donne un contexte historique, mais il n'y a rien de réaliste dans cette histoire sombre de vengeance qui nous ferait penser à un Gang of new York qui se serait contenté d'étirer sa séance d'ouverture. Les combats sont tout à fait dans un style de bande-dessinée, violents outrancièrement sans que les conséquences, où même les flots de sang qui logiquement devraient jaillir, ne se fassent réellement sentir. Epoustouflants, soyons clairs, les combats, mais aussi les mouvements des personnages, dans une tradition hong-kongaise à laquelle le spectateur occidental est habitué depuis le succès de Tigre et dragon.
De la noirceur, des personnages hauts en couleur, un décor magnifique, des combats ébouriffants, le plaisir du spectateur, pour peu qu'il soit client d'un certain cinéma hong-kongais, est assuré. On trouvera certainement dommage, en revanche, la surenchère permanente qui transforme l'affrontement final en un combat cartoonesque faisant intervenir des pouvoirs magiques. C'est le principal défaut du film de n'avoir su choisir, entre récit noir ancré dans un univers réaliste, et fantasy décomplexée. Il en résulte une œuvre hybride, qui ne convainc pas totalement.