Pas le temps de respirer.
Climax laisse le spectateur sans voix, complètement sonné.
Terminé à l'arrache à peine quelques jours avant sa présentation cannoise (assurément l'événement de cette Quinzaine des réalisateurs 2018), le film a été tourné en huis clos, en seulement 15 jours.
Quel travail en découvrant la beauté de chaque plan, la précision des mouvements de caméra (fluides, à l'endroit, à l'envers, de biais, en looping, en plongée, au plus près des acteurs), sa mise en scène et ses chorégraphies comme des performances visuelles. Quelle inventivité !!
La tension monte progressivement, linéaire, l'air de rien, jusqu'à atteindre la limite du soutenable, dans cette salle des fêtes où une quinzaine de jeunes danseurs fêtent le prochain départ en tournée de leur spectacle.
La chorégraphie initiale fera date, c'est sans conteste LE plan séquence de l'année.
Gaspar Noé, comme à son habitude, aime jouer avec les codes des films. "Pensez à rester après le générique de fin !" lance-t-il d'un ton blagueur lors de la présentation de la séance de la Quinzaine. Évidemment ! Marvel nous a habitué aux scènes post génériques, ici ce sont les 3/4 de Climax qui se déroulent après les crédits de fin !
Un énorme drapeau tricolore à paillettes, une sangria, une quinzaine de danseurs vraiment barjos, une fête, un couteau, du sang... Une vraie leçon de cinéma : Noé nous montre qu'avec peu d'ingrédients, on peut pousser le spectateur dans ses derniers retranchements.
Au delà de ce qu'on pensait pouvoir endurer. Quelle claque !