Comme d'habitude, Noé maîtrise la forme et moins le fond. Film à trois séquences d'ouverture, trois structures distinctes marquant le temps avant de se déliter dans un désordre progressif, Climax impressionne d'abord par sa rigueur. Par contraste, le dérèglement qui suit joue le trop-plein, régurgite les lassantes obsessions du cinéaste (la gestation encore et encore...) et flirte régulièrement avec la gratuité ou la surenchère (et les phrases à la con). Malgré ces réserves, le mouvement du (good and bad) trip l'emporte, notamment grâce à l'incroyable talent des danseur.seuse.s qui composent la troupe. Rarement la danse aura été aussi bien filmée : certaines scènes, absolument éblouissantes, suffisent à faire oublier les faiblesses narratives, le jeu approximatif et le tournis des caméras à l'envers. Après l'interminable Enter The Void et le ridicule Love, Noé relève la tête.