Dans un quartie de Brooklyn se trouvent des revendeur de drogue à la sauvette, qu'on appelle Clockers. L'un d'entre eux va être abattu par le frère d'un des bonnets de la pègre, mais loin de croire à la légitime défense, un inspecteur de police se demande si il n'y a pas une machination impliquant le chef de ces clockers.
A l'origine, Clockers devait être réalisé par Martin Scorsese qui, par manque d'affinité, va plutôt s'orienter vers Casino, confiant en tant que producteur le projet à Spike Lee qui va le redimensionner à ses dimensions engagées. Mais il gardera néanmoins Harvey Keitel dans le rôle du flic. Le film est considéré comme mineur dans la carrière du réalisateur, eu égard à son bide en salles, mais pourtant, je ne le trouve pas dénué de qualités, car dès les premières secondes du générique, tout nous dit que nous sommes chez Spike Lee. En particulier dans l'excellente utilisation du rap ou du hip hop.
L'autre intérêt de l'histoire est de se situer dans un seul quartier de Brooklyn, autant dire que la zone est bien délimitée, mais qui fonctionne comme un monde en soi, avec son code, et ses règles concernant la vente de drogues, au point qu'un tout jeune garçon se sent attiré par la mauvaise barrière. Lee arrive presque à nous faire attacher à des crapules comme Thomas Jefferson Byrd, une des crapules du quartier dont il sait que sa vie est condamnée à brève échéance à cause du sida, ou le big boss joué par Delroy Lindo, charismatique en diable, mais qui fait clairement régner la terreur.
Tout comme Do the right thing, on sent aussi la chaleur qui monte dans ce quartier, et même si c'est un peu moralisateur sur la fin, notamment le devenir de deux personnages, c'est assurément un très bon joint de Spike Lee.