Alors que 99% des productions d'aujourd'hui nous emmerdent avec leurs narrations linéaires éculées qui ressassent toujours les mêmes schémas, "Cloud Atlas" vient de me renvoyer à la source première de tout art. Qu'importent les sujets, qu'ils soient d'actualités et donc périssables, ou bien cherchant à toucher pompeusement à l'universalité : la seule chose qui compte c'est la forme. "Cloud Atlas" c'est la recherche permanente d'une narration qui entend déverrouiller notre esprit cloisonné par la routine ; c'est la recherche de cette musique qui fait vibrer soudainement les cœurs ; de cette histoire qu'on raconte non pas pour sa finalité mais pour ce qu'elle révèle de chaque chose. Alors oui, je le concède, tout n'est pas parfait. Je n'ai pas été convaincu par le rendu visuel de la Corée du futur ; je n'ai pas compris certains maquillages ridicules, ni apprécié d'autres autoréférencements wachowskiens. Mais au fond, je me moque de ces quelques détails. Voilà de la créativité ! Voilà des histoires qui s'entremêlent dans toutes les époques et dans tous les situations avec pour seul et unique but de converger vers un propos et non vers un discours, pour converger vers une vision plutôt que vers une idéologie. Qu'il est bon de voir une déclaration d'amour faite au cinéma, à la création, à la science-fiction qui se traduise par de la passion, par de la forme, plutôt que par un discours pompeux dans un écrin classique. Oui, c'est ça la passion. Oui, c'est ça le cinéma. Merci à l'ami Tyckwer et aux « frères » Wachowski... Vous venez d'illuminer mon année de cinéma par cet inspiré retour aux sources de la création.