Un film de gangsters très atypique, lent et bavard, sombre jusqu'à la drôlerie, à rebours de ce genre cinématographique, qui a tendance à valoriser ou magnifier le milieu mafieux.
Pourtant on pense parfois à Tarantino, via l'humour noir, l'ultra-violence froide et les digressions décalées des personnages, mais sans flamboyance cool ni code de l'honneur.
Désormais, c'est la crise qui régit l'Amérique, y compris le monde des voyous ; le film est d'ailleurs ponctué de discours de Barack Obama, ce qui donne une dimension surréaliste à l'ensemble.
Le réalisateur australien Andrew Dominik signe son deuxième long-métrage aux Etats-Unis après "The Assassination of Jesse James by the Coward Robert Ford", s'appuyant une nouvelle fois sur des comédiens prestigieux, à l'image de Brad Pitt, Richard Jenkins, Ben Mendelsohn, James Gandolfini ou encore Ray Liotta.
Au final, "Cogan, Killing Them Softly" est donc un film de gangsters bien interprété et élégamment réalisé, bénéficiant d'une belle identité visuelle et sonore ; en revanche, il déstabilisera sans doute les amateurs de thrillers, en raison de sa lenteur et de ses partis pris originaux.