J'ai vraiment un problème avec ce metteur en scène, notamment dans les scènes finales de ses films. Déjà, la fin d'Ida m'avait semblé être très convenue, la brebis égarée rentrait au bercail. A nouveau, avec cold war, je ne comprends pas ces scènes qui concluent le film. Elles me paraissent fausses. D'abord, ce principe de symétrie des images, fort belles par ailleurs, de ruines d'une église avec trouée vers le ciel (est-ce signifiant ?) au début et à la fin du film. Cela sent la préméditation ce que je rejette dans une oeuvre d'art véritable, une construction quand même un peu téléphonée. Ensuite, je ne comprends rien à ce suicide mutuel, organisé en grande pompe, les petits comprimés alignés comme un collier. N'est pas Stephan Zweig qui veut...
Car si on peut admettre que l'héroïne échevelée aille jusqu'au sacrifice final, le héros, par contre, le type au noeud papillon, qui admet sans broncher la propagande communiste, ce qui n'est pas le cas de sa compagne de travail, qui abandonne son grand amour pour filer à Paris, elle lui dit d'ailleurs moi je ne serais pas partie, qui favorise les relations de sa bien aimée avec qui peut le servir, tout d'un coup l'escogriffe vire sa cutie, et ce qu'il n'a pas fait quand il fallait le faire, voilà maintenant qu'il le réalise au centuple en sacrifiant sa vie...
J'aurais préféré une autre fin du genre de celle du film français des années 30 où le suicidé ne se suicide pas.
Cela aurait eu de la gueule de voir le grand triste recracher son poison et, fidèle à lui-même, abandonner son grand amour comme fut en son temps abandonné ce magnifique édifice en ruines...
En conclusion, je perçois dans ces deux films, Ida et Cold war, une espèce de militantisme diffus qui ternit le propos de ces deux films pourtant souvent brillants.