A la façon d'Ingmar Bergman, dont on sait que Woody Allen est un admirateur, et sur fond de Mendelssohn (le compositeur de "Songe d'une nuit d'été"), Allen met en scène une comédie sophistiquée, au sens de beauté formelle en particulier, véritable pastiche du film de Bergman "Sourires d'une nuit d'été". A la différence que, malicieusement, Allen substitue au fantaisiste marivaudage amoureux de Bergman un marivaudage bien à lui, c'est-à-dire aux proportions beaucoup moins sentimentales que sexuelles!
Chacun des personnages, formant trois couples plus ou moins légitimes, réunis le temps d'un week-end dans un petit coin de nature bucolique, laisse transparaitre des turpitudes sexuelles et une concupiscence qui orientent le récit vers un quasi vaudeville. Mais un vaudeville sans ses outrances, tant le caractère esthétique et romantique dessiné par Woody Allen et une certaine gravité, lorsque les personnages laissent entrevoir un vrai désarroi sentimental, amènent le spectateur à se confronter à une réflexion sincère sur l'amour.
Cependant, on sera peut-être moins sensible et intéressé par cet aspect que par l'humour savoureux du cinéaste (plus parcimonieux ici que par ailleurs), par les plaisanteries et la dérision dont il se sert pour saborder et dédramatiser son propre propos.