“I’m your woman”

Irish et Josh, couple a priori parfait, s’en vont passer le week-end dans la villa luxueuse de leurs amis. La jeune fille se rappelle avec émotion de leur charmante rencontre, mais anticipe comme une délivrance le jour où elle tuera son compagnon.

Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume hérétique qui laisse les voitures se conduire seules. Josh surnomme sa chérie « Bip-Bip » et ne l’aide aucunement à porter ses lourdes valises. Elle lui prédit la météo comme personne et s’endort après l’amour quand il le lui demande. Les gays mal assortis qui les accueillent respirent la romance préfabriquée. Quant au propriétaire russe de la maison, il qualifie Iris de « créature » et la cueillerait avec envie. Car sous son enveloppe charnelle, la jolie fleur n’est qu’un robot.

Les humanoïdes ont envahi l’écran depuis longtemps. Dans des genres divers et variés, The Stepford wives, Ex machina, M3gan, L’homme parfait français et dernièrement l’Allemand Ich bin dein Mensch viennent à l’esprit. Mêlant humour et gore, ce film gagne en intérêt par l’image qu’il véhicule. Le personnage de Josh, interprété par le fils Quaid, soit le nigaud Hughie dans la série The Boys, n’a rien du prince charmant imaginé. « Incel » aigri, il saura plaire à l’agent orange de la Maison blanche et ses sbires de la Tech. Sa frustration toxique s’exprime par la volonté d’une domination totale sur son sex-toy sophistiqué, dont il peut contrôler le physique, les sentiments, les désirs et le degré d’intelligence. Une métaphore à peine voilée du masculiniste ambiant opprimant les femmes jusque dans la violence. Mais en bravant les lois « asimoviennes », l’I.A., en quête d’émancipation, saura se révolter.

(6.5/10)

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