Dans un compartiment, sur un trajet Marseille-Paris, est retrouvée le matin une des passagères, étranglée. La police cherche les mobiles possibles du crime, mais se retrouve rapidement dépassée par les événements, avec sur les bras d'autres meurtres de membres du même compartiment... On savoure la distribution sans égale du premier film de Costa-Gavras, qui compte parmi les plus grands acteurs français (Yves Montand, le savoureux Michel Piccoli, dans un rôle... à contre emploi, Simone Signoret, l'excellent Pierre Mondy, l'intrigant Jean-Louis Trintignant, le jouissif Charles Denner pour n'évoquer qu'eux), on se délecte également souvent des dialogues, qui savent capter la vie, les côtés comiques - la définition de Bergson de rire comme mécanique plaqué sur du vivant s'applique particulièrement bien ici - des personnages (on pense à Pierre Mondy qui ne cesse, policier apparemment méthodique mais finalement peu efficace, de répéter "Primo", "Secondo"), les aspects de la vie quotidienne de l'inspecteur -Montand- qui le rendent plus humain, plus vraisemblable, et plus drôle. On sympathise avec Montand, et la fin, la résolution n'en est que plus haletante. La fin, course folle entre la police et l'assassin, dure bien 10 à 15 minutes, qu'on ne voit pas passer, et constitue un climax très bien amené.
En somme, un polar de très honnête facture, que je recommande vivement, et particulièrement pour le jeu des acteurs. 7/10 car, si l'on passe assurément un bon moment devant ce film, il est peu marquant et on est encore loin de ce que seront les meilleurs films de Costa-Gavras, comme Z, L'Aveu, ou Section spéciale...