Les films sur le Vatican sont toujours immersifs et charmants. Il y a quelque chose de délicieusement proche d'un idéal à ce monde de vieux érudits qui fondent leur vie sur la remise en question et sur l'application de valeurs spirituelles à un monde constamment en crise. Ils y sont extérieurs mais agissent dessus quand même, et ça fait du bien. Je savais donc que j'allais aimer Conclave, avec son beau casting et tout ça… mais j'en attendais aussi davantage.
Bien sûr, j'ai été convaincu·e par les dilemmes moraux et les conversations à travers lesquelles les cardinaux explorent leurs âmes (ou croient le faire), mais ce n'est pas surprenant. Ce qu'il m'aurait vraiment fallu pour que le film tienne ses promesses, c'est des tensions qui mènent quelque part, et des enjeux qui signifient quelque chose. Ça manque de crescendo, et au final on a l'impression d'assister à beaucoup de blabla pour rien. Le cardinal qui sort de nulle part et dont tout le monde ignorait l'existence manque de contexte pour justifier les votes qu'il accumule à chaque nouveau tour. Son élection-surprise a du sens dans le cadre des dissensions qui rongent les candidats favoris, mais souffre du peu de temps que le personnage a effectivement à l'écran. Quand à la révélation du mystère qui l'entoure, elle m'a simplement donné envie de dire "ok, et donc ?". Peu de choses marquantes donc, à part quelques clashs et citations. Et puis l'atmosphère.