Rebecca,journaliste au chômage,est gravement surendettée à cause de son addiction aux achats compulsifs,principalement en matière de vêtements.Elle voudrait travailler pour une grande revue de mode mais,sur un malentendu,c'est un journal économique qui l'embauche.Elle y devient une vedette de la presse en rédigeant des articles sur la façon de gérer son argent,mais l'imposture n'aura qu'un temps.Adapté du best-seller de Sophie Kinsella,le film est produit par Touchstone,la filiale live de Disney,et Jerry Bruckheimer,qui ont plusieurs fois bossé ensemble.La réalisation a été confiée à l'australien P.J. Hogan,qui fut un bon cinéaste dans les années 90 avec des films comme "Muriel" ou "Le mariage de mon meilleur ami".Tombé depuis dans le tout-venant hollywoodien,il effectue ici un travail de yes man peu inspiré.Sa mise en scène entasse à toute allure les séquences bâclées constamment accompagnées d'une musique abrutissante signée du pourtant réputé James Newton Howard.L'héroïne est le prototype de la pétasse new-yorkaise débile et superficielle si en vogue dans le cinéma et les séries télé d'aujourd'hui.La critique de la dépendance au consumérisme délirant est pertinente mais ne constitue pas le vrai sujet du film,qui bascule rapidement dans la romcom,en en répétant les trop connues figures imposées.La fille tombe amoureuse de son rédacteur en chef,qui se trouve être le prince charmant incarné.Naturellement,une méchante blonde lui met des bâtons dans les roues en lui soufflant le poste qu'elle convoitait puis en tentant de lui piquer le mec.Bien sûr,des incompréhensions et des mensonges éloigneront provisoirement les tourtereaux avant que forcément tout ne s'arrange.Le personnages et l'intrigue n'ayant aucun intérêt,le film tente de se rattraper en pratiquant l'humour,ce qui s'avère rarement efficace.La manière dont Rebecca,qui ne connait rien à l'économie,devient en quelques jours une star de la discipline en mettant à profit sa désastreuse expérience personnelle n'est pas crédible une seconde,et les malentendus et autres pataquès dont est tissée l'affaire font plutôt pitié.On pense à l'imposture de Peter Sellers dans "Bienvenue Mr. Chance",mais c'était écrit et réalisé avec un autre talent que cette fable poussive et faiblarde.Quelques scènes fonctionnent,notamment celle où Rebecca fout le bordel dans une réunion des "consommateurs effrénés anonymes",mais ça arrive trop rarement.Isla Fisher est jolie et sexy mais n'a pas l'envergure d'un premier rôle,et ses simagrées sont agaçantes,sans parler des insupportables scènes d'hystérie en duo avec Krysten Ritter.Hugh Dancy,le séducteur de service,est fade au possible alors que les grands acteurs que sont John Goodman,John Lithgow et Kristin Scott Thomas se contentent de cachetonner honteusement.Seuls certains seconds rôles échappent au naufrage,comme Robert Stanton en agent de recouvrement hargneux ou John Salley et Yoshiro Kono en accros du shopping en thérapie.