Avant de s’atteler à la reprise de la franchise Fast and furious en réalisant le très attendu épisode 7, James Wan fait ses adieux (provisoires) au cinéma horrifique qui l’a vu naître (remember le carton surprise de Saw) en signant coup sur coup deux films attendus comme des gros monuments de flippe. S’il faudra encore s’armer de patience pour découvrir à quelle sauce Insidious 2 va nous manger (octobre 2013), Conjuring : les dossiers Warren a déjà frappé et confirme que l’auteur du méconnu et pourtant épatant Dead silence, est bien le nouveau roi de la peur cinématographique. La vraie pas celle qui consiste à mettre des caméras dans des maisons et faire patienter jusqu’à son paroxysme le spectateur pour lui asséner deux-trois jump scares foireux.


Non, sous la caméra de Wan, la peur s’articule autour d’un vrai processus narratif, très classique et respectueux de ses aînés. A commencer par mettre en place des véhicules pour la propager, à savoir une intrigue et surtout des personnages qui vont intéresser le spectateur. En l’occurrence, Ed et Lorraine Warren, deux investigateurs du paranormal ayant vraiment existé (Lorraine, toujours en vie, fait figure de rock star dans son milieu) et chargés ici de venir en aide à une famille nombreuse (un couple et leurs 5 enfants) fraîchement installée dans une grande maison où d’étranges phénomènes font leur apparition comme le veut la formule consacrée du film de maison hantée.


Bien décidé à prendre son temps, James Wan évoque le background fascinant du couple Warren (peut être un peu trop vite au vu de son immense potentiel, mais un numéro 2 est déjà prévu) tout en montant en parallèle les premiers instants d’effroi auxquels la famille Perron va être confrontée. Si, pour ceux qui ont vu les formidables bandes-annonces du film, le niveau de tension sera moindre, les autres peuvent déjà s’accrocher à leurs voisins tant le cinéaste conjugue avec une maestria phénoménale les mécanismes de la terreur. Wan ne cède pas au jump scare facile, il joue la carte de l'effroi frontal en misant tout sur la forme visuelle et surtout le moment de la révélation/action. La gestion du temps, c’est bien là où le cinéaste démontre des aptitudes magistrales, au point d’être le seul à l’heure actuelle à Hollywood à invoquer les heures de gloire du cinéma d’horreur tout en y injectant une modernité bienvenue que l’on retrouve notamment dans le travail opéré sur la bande-son.


Généreux le jeune réalisateur l’est aussi quand il s’agit d’accentuer la tension autour de cette bâtisse bien spéciale. Après une grosse partie à jouer sur les codes inhérents au film de maison hantée et donner ses lettres de noblesse au claquement de mains, Wan s’aventure dans le film d’exorcisme. La réussite y est moindre, sans doute parce que depuis L’Exorciste, le nirvana a été atteint, mais l’efficacité du récit demeure bien réelle. Il faut dire que le stress emmagasiné jusqu’ici, ne s’en va pas comme ça, par simple magie. Il faut du temps pour reprendre ses esprits en sortant de Conjuring : les dossiers Warren. L’occasion de s’amuser entre amis de la frousse éprouvée, se jurant qu’on ne nous la refera pas de sitôt !!!

Créée

le 27 nov. 2013

Critique lue 287 fois

2 j'aime

Yoann_Carré

Écrit par

Critique lue 287 fois

2

D'autres avis sur Conjuring - Les Dossiers Warren

Conjuring - Les Dossiers Warren
SanFelice
7

Infestation Oppression Possession

Ce film réunit les poncifs du genre. Pour ceux qui ont suivi d'assez près le cinéma d'horreur des dernières années, il semble n'y avoir aucune surprise. On essaie d'abord de nous vendre ça pour une...

le 30 oct. 2013

70 j'aime

10

Conjuring - Les Dossiers Warren
Gand-Alf
7

Ghostbusters.

Ce qui est intéressant dans le cinéma de James Wan, quelque soit le genre qu'il aborde, c'est que le bonhomme à beau nous balancer tous les clichés possibles et imaginables à travers la gueule, ça...

le 8 juin 2014

60 j'aime

Conjuring - Les Dossiers Warren
Softon
6

Les Warren : Acte III

Grâce à leur statut authentique, validé lui-même par le Vatican, et la réputation des affaires qu'ils ont traité, Ed et Lorraine Warren, et plus particulièrement leurs cas sont devenus une source...

le 13 août 2013

45 j'aime

2

Du même critique

Mad Max - Fury Road
Yoann_Carré
10

" Fury " désertique !!!

L’espoir est un leurre, prévient Max (Tom Hardy ), version boursouflée et désabusée du Max jadis interprété par Mel Gibson. Sans doute cette formule pourrait-elle résumer à elle seule Mad Max : Fury...

le 15 mai 2015

18 j'aime

2

Edge of Tomorrow
Yoann_Carré
8

" TRY AGAIN !!! "

Encore une fois, le monde s'écroule, dévasté par des extraterrestres ! Les grosses productions américaines ont la mauvaise habitude de se répéter, mais celle-ci fait de la redite son atout. Envoyé...

le 12 févr. 2023

17 j'aime

13

Les Fils de l'homme
Yoann_Carré
10

L'odyssée de l'espèce !!!

La ville est sous tension, proie d'attentats, soumise à la surveillance policière. Les trains y sont lapidés par de pauvres errants. A peine franchie la barrière des faubourgs s'impose le spectacle...

le 20 sept. 2015

17 j'aime

2