Ah ouais mais non. Moi, je suis bon public. Une épidémie, je suis pour. Que le film soit fin, fouillé et tout ça, je suis pour. Mais punaise, y'a aussi un moment où le label "film réaliste" trouve ses limites, ça ne suffit pas.
Sans compter la présence rédhibitoire de Marion Cotillard, mais ça, encore, admettons.
Revenons sur le réalisme. Si c'est pour faire du réalisme comme ça, oui, je préfère me coltiner les "Global Effect: pandémie mondiale" et autres bouses. Au moins, on sait où on met les pieds.
C'est mou. C'est tout mou. C'est gavé de personnages. Dont certains éminemment inutiles (mention d'honneur à celui de la Cotillard). Ça part dans tous les sens, ça ne va pas au bout de ses idées, le scénario se paume en route, y'a pas une once de tension et les attaques de la Paltrow (que je peux pourtant bien aimer) sont un peu ridicules. Cette scène est réalisée façon documentaire dramatique sans originalité, alors que le jeu est celui d'une série B. Tu as déjà vu quelqu'un faire une attaque? C'est vraiment très très vilain. C'est même terrifiant. A part Gwyneth Paltrow. Tu me diras, 'est un film. Ouais. mais c'est justement un film qui très clairement se place dans le registre "le plus réaliste possible". Alors ça a beau être un film, je trouve dommage de rater ça.
Je ne vais pas me focaliser que sur une seule scène, mais le développement dans son ensemble est laborieux, on ne sait au final pas du tout de quoi Soderbergh voulait nous parler: le fonctionnement des organisations internationales de santé? Les faiblesses des humains les composant? La réaction de la société civile? Le chaos que ça engendre? La guerre pour l'obtention du vaccin? Les pressions politiques sur la santé? La réaction d'un père de famille? La claustration impliquée par la peur de la maladie? Les réactions de masse? L'influence de la blogosphère et des réseaux sociaux? L'opportunisme chevillé au corps de l'être humain? L'inutilité de Marion Cotillard (ah, j'ai encore dérapé)?
J'en sais rien mon adjudant. Tout et rien à la fois. Ça nous colle des ribambelles de personnages secondaires parfaitement inutiles (oh! une députée -mais j'ai pas bien compris-, oh! des tas de gars on sait pas qui c'est mais ils ont vaguement un truc de politique, oh! des mecs de la sécurité intérieure dont on comprend pas bien le rôle, oh! un général, oh! une fille enceinte, oh! un amant (qui ne sert vraiment à rien non plus-, oh! un amoureux qui attend le bal de promo, oh! un vaccin qui sort de nulle part, oh! le papa d'une héroïne...
Brouillon et prétentieux, planqué sous un vernis visuel réaliste qui n'apporte rien de nouveau sous le soleil.
Ouais. Je suis vraiment super déçu. J'écris sur le coup. Pas la meilleure des écritures donc. Mais merde, soit on y va franco dans la catastroche môôôôndiale, soit on la joue un peu plus finaud et on se disperse pas. Comme disait ce pauvre soldat allemand: on reste groupir. Ça évite d'être complètement bancal.
Soderbergh bat la campagne tout seul, pour le coup.