Pour ses débuts derrière la caméra, Tony Goldwyn (mais si : le méchant de « Ghost »!) ne déchaînera pas les passions, « Conviction » s'avérant en définitive on ne peut plus consensuel. Dans la grande lignée des thrillers juridiques américains, le bonhomme s'applique à faire quelque chose de propre, solide, sérieux, le propos se suffisant à lui-même pour intéresser et émouvoir un minimum. C'est d'ailleurs probablement aussi la limite de l'entreprise : tout est trop classique, rigoureux, efficace pour vraiment prendre aux tripes, Goldwyn manquant manifestement d'ambition et d'audace pour espérer faire jouer son film dans la cour des grands.
Deux choix s'offrent alors à vous : apprécier « Conviction » pour ce qu'il est, un film carré, correctement mené et plutôt bien interprété (l'excellente Hilary Swank et l'irrésistible Minnie Driver principalement), ou bien juger qu'on en a vu d'autres dans le genre, en beaucoup mieux et du coup passer votre chemin. Reste le fait divers en lui-même, original et on ne peut plus humain, permettant une réelle identification avec la jolie héroïne : à défaut d'être marquante, une première réalisation honorable.