Étrange sensation qu'est la mienne en sortant de COSMOPOLIS. A l'inverse de A DANGEROUS METHOD, précédent film de Cronenberg qui m'avait déconcerté négativement (entendez par là raté de bout en bout et franchement emmerdant), ce dernier cru m'a, sans me bouleverser totalement, étrangement passionné.
Cronenberg semble avoir définitivement adopté cette réalisation théâtrale, à base de dialogues en tirades, sur tout et n'importe quoi ; du moment qu'il y met du style, ça passe assez bien. La scène de l'entartage est d'ailleurs assez significative de ce souffle impulsé par Cronenberg, avec des photographes qui ne bougent pas et un Amalric molesté par le service d'ordre de Pattinson.

Le film réussit surtout le pari de ne pas taper que sur le capitalisme, comme une simple critique banale aurait pu le faire naïvement. Certes il y a de ça, mais Cronenberg survole les pièges tendus autour de ce thème pour proposer autre chose. Étrangement, je ne saurai qualifier plus précisément cet "autre chose" tant COSMOPOLIS brouille les pistes quant à son appréciation.
Bref, je ne m'étendrai pas sur le sens du film, plus proche d'un bouquin de philo sur des thèmes comme l'argent, le politique, l'humain, et sans véritable contestation sur les thèses soulevées. Si le fond ne trouve rien à redire, la forme elle, en a visiblement déconcerté plus d'un. Sans en être vraiment fan, je trouve qu'elle fait surtout risquer à Cronenberg le risque de perdre le spectateur par la succession interminable de scènes. Même si je ne me suis pas ennuyé, j'ai trouvé le temps très long du fait de cette mise en scène si singulière. Heureusement que la photographie met tout le monde d'accord, en sublimant les personnages.

Parlons-en d'ailleurs : Pattinson est vraiment bluffant et sacrément classe dans son costard de golden boy sans sentiments. Les autres personnages ne sont là que pour graviter autour de l'énigme Packer et leur jeu tout en "récitation" convient bien à l'ambiance générale du film. Et ça fait aussi toujours plaisir de voir Kevin Durand dans un rôle de gros bourrin.

Au final, si COSMOPOLIS ne m'a pas complètement convaincu, je l'ai trouvé très équilibré, résolument posé, mais sans l'envolée que l'on aurait souhaité et que l'on était en droit d'attendre venant d'un tel film.

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le 1 juin 2012

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Pariston

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