« Ball ist rund, Spiel dauert 90 Minuten. »
Berlin 1999, un jour comme un autre. 100.000 marks dans la nature. 20 minutes pour les retrouver. 3 possibilités, 3 versions de la même histoire. Ou comment on découvre que les détails changent tout.
Ce film est une claque, façon pépite inattendue : sous ses dehors sans prétention, c’est une véritable bombe qui assure la relève de la production allemande. Une leçon de cinéma pour démontrer qu’on peut faire d’excellentes choses à partir d’une structure toute simple : 3 séquences de 20 minutes, à peine agrémentées d’une petite intro et de deux plans de transition.
Claque esthétique : cheveux rouges sur jean vert, pompes surdimensionnées et ceinture de cuir 90’s, et merde pour les conformistes. Le réal’, Tom Twyker, prend même le temps de se payer la poire des séries TV allemandes et du cinéma plan-plan : les scènes entre le père et sa secrétaire dans la banque, avec leurs contours flous et leur contraste gommé, sont un délicat bras d’honneur à ceux qui critiqueront les partis pris esthétiques du film.
La séquence d’ouverture pseudo-existentielle est un pied-de-nez à l’autre bord du cinéma, avec ses réal’ mystiques et ses plans-séquence débilitants. Bref, Lola rennt, c’est hors norme !
Séquences animées, séries photo, cris à faire exploser le verre, et citation de Herberger, c’est autant de clins d’œil introduits dans le film. Rajoutez un montage inventif et une musique électro (datée mais toujours bonne), et voilà le produit final : un film nerveux, dense, qui vous accroche par son esthétique, et vous tient en haleine avec son rythme.
C’est du bon, du très, très bon.