Vivant de peu, un homme décide de tuer la femme qui avait mis sa montre en gage, sans se rendre compte qu'elle cachait de l'argent, ce qui l'aurait aidé. Au départ, un homme simple d'esprit va être accusé à sa place, mais le remord est là, et il hésite à aller voir le commissaire afin de confesser son crime.
Tiré du roman de Dostoïevski, que je n'ai pas lu, l'histoire est transposée dans le Lyon des années 1950, et le jeune homme en question est incarné par l'excellent Robert Hossein, qu'on sent fiévreux, nerveux, et également concerné par la probabilité qu'aurait sa mère d'épouser un nouvel homme, joué par Bernard Blier. On retrouve aussi dans ce très bon casting Lino Ventura en tenancier de bar, Marina Vlady, Ulla Jacobsson qui joue la soeur d'Hossein, ainsi que Jean Gabin. Vendu de manière excessive par l'affiche comme étant en première place, alors qu'il s'agit plutôt d'un second rôle de luxe, vu son temps d'apparition limitée en tant que commissaire.
Même si on peut regretter qu'il n'y ait que trop peu de scènes en extérieurs, ainsi que les scènes avec Lino Ventura en patron du café soient un peu rajoutés au forceps, le film est très intéressant aussi de par sa forte nature religieuse, notamment chez la soeur du personnage de Robert Hossein, qui y voit presque dans cette histoire un châtiment divin, ainsi que la fin où les chœurs sont à tue-tête.
Même si j'aimerais découvrir la version réalisée par Pierre Chanel, vantée par Bertrand Tavernier, ce qu'a fait Georges Lampin est loin d'être déshonorant, notamment grâce à Hossein.