Cris et chuchotements par Acco
Froid, glacial, Bergman joue ici la carte de la violence. Là où Persona préférait suggérer un malaise, Cris et chuchotements nous fait clairement vivre la douleur de la femme agonisante.
C'est formellement assez aride, d'une grande intensité. Bergman adopte une façon très singulière de traiter le thème de la mort, à la fois rigide et touchante. Visuellement, la maîtrise est toujours évidente, avec des procédés habiles et toujours justifiés. La prédominance du rouge, notamment dans les fondus, rend l'ensemble encore plus détaché, tranchant avec les robes blanches immaculées. On ne retrouve pas la photographie lumineuse de certains de ses autres films, il s'agit avant tout d'un film d'intérieur.
Le choc émotionnel est évident : il ne s'agit certainement pas du Bergman le plus attirant au premier abord, le film reste perturbant, violent dans sa mise en forme. Et c'est justement cette intensité qui le rend indispensable. Difficile à digérer, mais fascinant.