Match au sommet à Manchester où une bande de sauvages tout droit sortie de l’âge de pierre défie l’illustre Real Bronzio toujours invaincu en compétition officielle. Les conditions de jeu sont optimales, entre animation toujours au top, scénario absurde à souhait et galerie de personnages encore plus débile que de vrais footballeurs pro. L’enjeu de la rencontre est simple, la liberté de la tribu en cas de cas de victoire, une vie d’asservissement dans les mines de bronze en cas de défaite.


Si les cotes sont déséquilibrées, il y aurait de quoi devenir riche en pariant tellement tout est prévisible. Le grand classique de David qui abat Goliath, cette fois pas d’un lancer de caillou mais d’une frappe de 80m en pleine lucarne. La magie du football penseront certains, tandis que les joueurs de Les Herbiers dénoncerons un grand cliché du cinéma. Une bienveillance peu surprenante dans un film d’animation mais qui nous fait vite regretter les touches de cynisme des précédentes productions Aardman. L’esprit d’équipe qui triomphe de l’individualisme, la puissance de l’amitié, du courage et du vivre ensemble, des valeurs respectables qu’on nous refourgue à chaque occasion, au point de finir par passer complément à côté du cadre.


Un peu comme les rêves de maintien du FC Metz, on pourrait y croire de prime abord, mais la réalité finit toujours par nous rattraper, et les dures lois du capitalisme viennent bien vite écraser toutes les belles idéologies. C’est d’autant plus dommageable que le potentiel scénaristique était réel. Cette opposition entre l’âge de pierre et l’âge de fer, société primitive contre société moderne, une mine d’or humoristique inexploitée à l’exception de quelques gags qui font figure de balles perdues. Tout ça pour du foot…


En dehors de cela, le match reste agréable à suivre. Des buts, des retournements de situations, des fautes tactiques et une prestation de haute volée du Crochon, star montante et révélation attendue de l’équipe visiteuse. Pas peu fiers d’avoir créé le football, les anglais s’amusent à le réinventer avec une conception de la préhistoire des plus absurdes et une myriade de gags plus ou moins inspirés. C’est bien là l’aspect le plus réjouissant du film, une dérision bienvenue de pas mal de clichés du monde du ballon rond, arbitrage en tête, avec cette idée géniale des ralentis en marionnettes.


Bilan Final : Prestation mitigée pour l’équipe du studio Aardman avec un jeu plus stéréotypé et moins inventif. De bonnes intentions mais un manque de précision dans l’exécution avec du déchet dans la construction. Divertissant mais oubliable, un bon match de ligue 1 du dimanche soir en somme.

LeMalin
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le 22 mai 2018

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