Ben c'est pas trop mal, sans atteindre des sommets. L'idée de départ est cool (une opposition entre hommes de l'âge de pierre et hommes de l'âge de bronze), et l'idée de faire passer au travers d'un match de foot n'est pas plus mauvaise qu'une autre. Mais le problème, c'est que ça ne passe, au final, que par ça, uniquement au travers de ce vecteur "foot".
Il y aurait eu moyen de se rattraper et d'élargir le récit en utilisant ce culte du foot comme une métaphore du culte du pognon, et donc du métal au coeur du récit (c'est un peu présent, mais bof) ou une métaphore du culte religieux, ce qui aurait été cool (mais c'est pas présent du tout, et c'est dommage). Résultat, le film démarre bien, se permet de bons gags, mais se ramasse peu à peu à creuser ce filon du film sportif sans vraiment dévier de ce canevas classique, ni se donner un peu de recul vis-à-vis du spectacle foot. Pour qui, comme moi, s'en tamponne un peu, c'est pas top.
C'est dommage, d'autant que c'est Aardman, et qu'on a donc un production design toujours superbe, un character design toujours impayable, un vrai travail de mise en scène, et toujours ces traces de doigts sur les persos, ces mouvements dans les poils/cheveux qui nous rappelle que tout ça est animé à la main image par image, et combien ça représente un boulot de titan
(et en parlant de titan, le plan d'intro qui évoque Le Monde Perdu de Harry O. Hoyt, et donc l'évidente filiation avec le maître Willis O'brien fait carrément plaisir)
C'est pas nul, mais c'est peut-être le plus faible des Aardman, et ça c'est triste.