Disney décline le personnage de Cruella, découverte dans le classique de 1956 Les 101 Dalmatiens, dans un nouveau film en prise de vue réelle. On découvre « les origines » du personnage, dans ce que je préfère considérer comme un univers alternatif (c’est ma manière à moi d’apprécier le film et de ne pas passer mon temps à compter les incohérences grossières).
Pour tout vous dire, j’ai trouvé que Cruella perdait de sa sublime cruauté. Dans la vie les choses ne sont pas ou toutes noires ou toutes blanches, on le sait bien, et Cruella ne pouvait pas être que méchante. Si son passé est censé justifier son pétage de plomb avec cette histoire de manteau en peau de dalmatiens, on peut tout de même regretter qu’il la rende ici aussi sympathique, en dépit d’une folie qui est bien là, grandissante doucement. Le contexte du film est vraiment bien défini, mais il s’éloigne de l’esprit du classique. Aussi vous l’aurez compris, si on compare les deux œuvres on ne saurait être que déçu.
Oui, mais voilà, il y a un problème. Le film est vraiment super. Eh oui, toutes ses prises de libertés étaient toutes indiquées pour faire en sorte que je ne passe pas un bon moment. Mais ça ne s’est pas passé comme prévu. J’ai vu le film deux fois, et deux fois je l’ai adoré.
L’univers impitoyable de la mode, ayant déjà fait ses preuves dans d’autres productions, démontre une fois de plus son incroyable efficacité. L’ambiance visuelle est inspirante. L’histoire est bien ficelée, l’intrigue est prenante. La B.O. est explosive, franchement c’est l’un des aspects les plus divertissants de l’œuvre. Les dialogues sont pleins de malices, les personnages sont puissants, avec tout ce qu’il faut de bons poncifs (oui, oui, il y en a des bons).
Pour être tout à fait honnête, il n’y a que l’introduction, qui nous dévoile l’enfance de Cruella, qui me laisse un peu sur ma faim. Tout le reste j’adore. Ah non, je dois aussi relever quelques effets spéciaux un peu légers, notamment en ce qui concerne les chiens en image de synthèse.
Emma Stone est exceptionnelle, oui OK d’accord, ça on le sait déjà. Moi celle qui m’a vraiment éclaté, c’est avant tout Emma Thompson, que j’ai trouvé fascinante dans son rôle de baronne de la mode démoniaque. Je crois que c’est elle, et son personnage, qui donne tout son intérêt et son piquant à ce film (et non pas Cruella pour le coup). Quelques séquences sont un peu abusé, comme la jupe qui se transforme en parachute (bon faut pas pousser…), mais toutes les qualités de la production, l’ambiance électrique, piquante, le rythme effréné, la folle passion des personnages, font que l’on pardonne toutes les excentricités grossières du spectacle.
J’ai adoré, alors même que je n’avais aucune intention d’aimer ça… c’est vous dire à quel point le film est efficace.