Une oeuvre essentielle de Polanski. Toute la dimension Beckettienne de son cinéma est inscrite ici: un deus ex machina qui n'arrive jamais, conséquemment, des personnages perdus, en quète de dénouement, d'un but en quelque sorte, qui ne font qu'exprimer le manque. Les deux gangster loosers d'abord, dont on ne saura jamais vraiment ce qu'ils ont échoué à accomplir, et qui ne semblent eux même pas savoir que devenir; le couple désincarné formé par le fabuleux Donald Pleasance et la séduisante mais pathétique Françoise Dorléac, dont la relation ne semble reposer que sur des malentendu et des illusions perdues... Même le "Godot" de l'affaire ne remplit pas la tache que l'on attendait de lui, à savoir donner une fin cohérente à ces personnages et donc à cette histoire.
Un film magnifique sur la fin de Dieu, du cinéma et de l'être.