Il n'y a pas à dire : lorsque vous avez une bonne histoire, c'est tout de suite plus facile. « Dallas Buyers Club » viendrait d'ailleurs presque contredire l'adage selon lequel seule la mise en scène compte, tant celle-ci apparaît globalement très scolaire. Mais bon, Jean-Marc Vallée a dû se dire que pour l'occasion, quelque chose de simple et soignée suffirait, et on ne peut pas vraiment lui donner tort. Celui-ci sait en effet que parfois il suffit de faire confiance au propos et à ces personnages pour rendre l'œuvre intéressante : gagné avec ce récit racontant le combat d'un homme pour l'accès aux médicaments interdits aux États-Unis et pourtant parfois beaucoup plus efficaces que ceux légaux, le tout dans un contexte où le SIDA commence à faire des ravages.
Et puis il y a donc ce personnage de gros beauf homophobe, excellemment interprété par Matthew McConaughey, dont l'évolution au fil des minutes s'avère particulièrement intéressante, à travers ses nouveaux idéaux bien sûr, mais aussi ses rencontres, notamment celle avec Rayon (Jared Leto, étonnant). Bref, pas forcément un film qui vous enthousiasme, mais un film intelligent, sensible et instructif : largement suffisant pour être content du déplacement.