Un excellent polar de terroir

« Dans la brume électrique » est clairement un polar de « terroir » comme l’est la série « Brokenwood » en Nouvelle-Zélande mais avec la gravité de par exemple « Wallander » auquel j’ai souvent pensé. L’ensemble passe par des passages obligés comme la témoin assassinée, le kidnapping de la fille de Robicheaux, un happy-end : comme ça, ça n’a rien d’extraordinaire et ce pourrait parfaitement être un épisode de série télé policière diffusée sur France 3 le samedi ou le dimanche soir.
Mais non, c’est une adaptation de livres, par le réalisateur français Bertrand Tavernier qui signe une mise en scène mouvante avec une collection de plans-séquences, de jolies travellings, de plans caméra à l’épaule. Le casting est excellent aussi, la musique de Marco Beltrami aux airs de country, même si les chansons sont agaçantes.
Je mets personnellement une excellente note, parce que les dialogues sont souvent hilarants, parce que l’enquête est passionnante, parce que le personnage principal (qui est presque toutes les scènes, l’histoire étant racontée de son point de vue), est quand même attachant, que le casting est vraiment impeccable et que j’aimerais vraiment que ce ne soit pas un « one shot » mais un héros de série télé régulier mais bon.
Et puis les presque deux heures passent plutôt vites, les décors réels sont aussi tristes que mélancoliques et surtout le tout dernier plan laisse une ouverture bien mystérieuse faisant remettre en cause ce que l’on croyait de certaines précédentes scènes.