Dernier représentant d'une période où Paul Haggis planait en état de grâce, Dans la vallée d'Elah est peut-être son oeuvre la plus importante, dans le sens où elle fustige le fiasco irakien, l'un des "événements" géopolitiques majeurs qui va sans doute laisser des traces tout au long de ce XXIème siècle.
Haggis signe son Deer Hunter à lui, un Deer Hunter qui lui ressemble : moins dans la grandiloquence et le déchaînement de violence que dans une colère contrite fustigeant le gâchis à l'oeuvre qui a transformé irrémédiablement toute une génération de jeunes Américains. Inspiré d'une histoire vraie, interprété par de jeunes vétérans de l'Irak, ce film de guerre qui ne dit pas son nom prend les atours d'une enquête passionnante, chargée de symboles (peut-être rabâchés un peu trop lourdement sur la fin) et d'une quête intimiste interrogeant l'héritage laissé à ses jeunes par une Amérique qui répète inlassablement les mêmes erreurs depuis des décennies.