C'est une histoire un peu vague, et même c'est un film dépourvu d'histoire, organisé autour de séquences désordonnées que forment de petits numéros d'acteurs insolites, de petits exercices de mise en scène volontiers saugrenus.
En guise de prologue: la relation et les fâcheries entre Paul (Romain Duris) et sa copine Anna, succession de scènes sans chronologie qui stigmatisent astucieusement les intermittences du coeur.
La comédie est émaillée de références et clins d'oeil à Godard -son côté farceur lorsque le frère de Paul s'adresse au spectateur ou dans les élucubrations du même avec sa petite amie- et à Truffaut, avec ce pastiche d'une scène fameuse d'Antoine Doinel. Mais ce n'est pas le tout d'avoir des références ou des admirations.
Pas assez significatif pour faire une comédie de moeurs, pas assez profond et étayé pour faire de vrais portraits, le film de Christophe Honoré poursuit un dessein indéterminé. Et j'ai fini par me désintéresser de ces personnages prisonniers d'un formalisme mi-bouffon, mi-intimiste, de conversations indifférentes et stériles dont on ne voit pas quel sens ou enseignement elles recouvrent. Honoré donne parfois le sentiment de faire son intéressant à travers une dialectique absconse et vaine. Il s'offre peut-être là des figures libres et un plaisir de cinéma, qu'on ne partage pas forcément.