Vendredi 20 novembre, 21h40, Grand Rex, j'entre dans une queue déjà bien longue pour Deathgasm, séance "interdite" du PIFFF édition 2015. Mes potes métalleux ne sont pas là, mais le public, plus enthousiaste que jamais, en est assurément rempli. Bref, je suis méga hypé pour cette aventure comico-horrifique métalleuse d'une heure trente, mais je ne m'attendais pas à passer une séance de cinéma aussi bonne.
Le genre de séance basée sur le partage à plusieurs, la bonne humeur communicative et les rires groupés, le genre de séance qui te fait encore davantage aimer le cinéma quand tu vois l'esprit qu'il peut encore arriver à transmettre parfois. De toute façon, avec des hurlements de grosses voix dès l'arrivée des deux présentateurs devant la scène, je sentais qu'à moins que le film soit vraiment mauvais la séance allait être épique.
Et la séance fut effectivement tout aussi épique que le film fut bon.
De toute évidence, Deathgasm joue avec les clichés des teen movies horrifiques, déployant une structure générale largement similaire aux autres films du genre et des personnages déjà vus auparavant. Mais tout est fait avec la fraîcheur d'un croisement inédit et jouissif, celui du métal et de l'horreur. Un croisement ultra-référencé métalleux/"geek", nostalgique de l'époque Trauma et peut-être un peu rébarbatif pour les néophytes, mais versant à tous les instants dans une générosité sans égal et communicative.
Les spectateurs (et moi avec) rient aux éclats aux blagues absurdement débiles ou débiles tout court (je me souviendrai longtemps de la scène mythique du survival grâce à des sextoys), applaudissent quand des personnages se font trucidés à l'aide d'effets spéciaux old school, voire hurlent quand du gros son de métal résonne dans leurs oreilles. Alors oui je parle beaucoup de mon expérience de salle dans cette critique qui n'en ai finalement pas tellement une, mais comment passer outre cette expérience lorsque je suis censé vanter les mérites d'un film qui est justement fait pour être regardé en groupe ?
Qu'importe si la trame narrative n'est pas très originale et les personnages ultra-basiques au final, l'univers est bad-ass et on s'amuse devant comme des petits fous. Imaginez un peu, des serviteurs du mal en capuche noire qui simulent une "re-décapitation" après coup pour ne pas tâcher le parquet, ou encore une série de morts par double-tronçonneuse sous fond de musique métal ?
Bref Deathgasm, c'est comme un bon coup de tronçonneuse dans le cul, on se prend du métal bien profond et ça remue à l'intérieur.