Auteur à ses débuts de films sans réel intérêt, la carrière de Peter Berg a pris aujourd'hui une tournure plus « personnelle », en tout cas plus ambitieuse. C'est clairement le cas de « Deepwater » qui, s'il ne suscite pas l'enthousiasme, n'en reste pas moins efficace et bien mené. Si je regrette que la dimension « désastre écologique » ne soit finalement qu'effleuré, aussi bien sur ce que représentait l'entreprise que ses conséquences, Berg sait s'y prendre pour poser un cadre, puis pour le faire évoluer vers quelque chose de, certes, spectaculaire, mais jamais de façon gratuite ou inconsidérée. Au contraire, l'œuvre a beau avoir une dimension « divertissement », cela n'est jamais au détriment des acteurs du drame, chaque nouvelle situation en entraînant une autre de façon cohérente et réaliste.
Dans ce contexte, il n'est logiquement pas évident pour les personnages et donc les comédiens d'exister, mais tous parviennent un minimum à le faire, notamment John Malkovich, que l'on a plaisir à revoir dans un rôle pour le moins ambigu. Il y a une réelle montée en puissance, quelque chose de presque fascinant à voir cette mécanique « parfaitement » huilée s'autodétruire en quelques heures. Ce n'est pas un modèle d'écriture ni de subtilité, et une fois encore j'aurais aimé que l'entreprise s'arrête plus longuement sur tout ce qui a pu entourer l'événement, mais cela reste du travail bien fait, à la fois respectueux des spectateurs et des victimes de la catastrophe : un bon film.