On attendait beaucoup du premier film des frères Nasser présenté l'an dernier à Cannes. Trop, sans doute. Comme pour le salon de beauté libanais dans Caramel, la coiffeuse de Gaza réunit un échantillon représentatif des femmes palestiniennes dans son local. Le parallèle s'arrête là. Les personnages sont trop archétypaux et nombreux pour obtenir autre chose qu'une rafale de dialogues et de comportements à la limite de l'hystérie, dans un vaste crêpage de chignon. Le procédé fonctionne une trentaine de minutes avant de se "dégrader" avec des scènes qui se répètent et alors que le sentiment d'étouffement éprouvé par les protagonistes ne gagne les spectateurs. Quand, enfin, Dégradé se donne de l'air et ouvre sur la rue, il est déjà trop tard. Plein d'intentions louables, le film est victime de son installation théâtrale dans un huis-clos qui tourne court. Fort dommage.