Samuel,joyeux fêtard irresponsable,promène des touristes en bateau sur la Côte d'Azur.Et voilà-t-y pas que Kristin,une cliente qu'il a sautée parmi bien d'autres l'année précédente et dont il avait oublié jusqu'à l'existence,se pointe inopinément et lui abandonne un bébé,une petite fille,qui serait le fruit de leur courte relation.Sam se précipite à Londres pour y chercher Kristin et lui refiler le bébé mais elle est introuvable.Huit ans plus tard la maman n'est toujours pas réapparue et l'ex branleur est resté dans la capitale anglaise où il est devenu un père modèle pour la petite Gloria.Voilà un film moins mauvais qu'on pouvait le craindre,même si ce n'est pas franchement convaincant.Le projet avait de quoi rebuter avec le peu doué Hugo Gélin,ci-devant fils de Xavier et petit-fils de Daniel,réalisant et coécrivant cette adaptation d'un succès mexicain de 2013,"Ni repris ni échangé",alors que le pays des cartels massacreurs est plus réputé pour la qualité de ses trafiquants tueurs que pour celle de son cinéma.De fait,tout ça manque de nerf et tire à la ligne,comme si les auteurs manquaient de matière pour un long-métrage,et le mélange comédie-mélo n'est pas toujours heureux.Du coup les scènes intermédiaires de remplissage abondent et la surcharge lacrymale mâtinée de comique maladroit menace l'équilibre du film.Cependant le script parvient à garder le cap et ménage suffisamment de rebondissements pour relancer opportunément l'intérêt,ce qui au final aboutit à un mélange de rire et d'émotion plutôt consommable,d'autant que Gélin dynamise sa narration par des enchaînements de plans originaux.L'alchimie fonctionne entre les personnages de Sam,Gloria et Bernie,et la transformation du branleur invétéré en père dévoué est assez crédible malgré quelques séquences too much.Devenu père à l'insu de son plein gré,le héros trouve dans cette expérience le sens qui faisait défaut à sa vie faussement euphorique mais il devra subir des épreuves terribles parce que le film a le bon goût de montrer que la vie n'est pas une comédie fictionnelle et que le drame guette constamment l'existence de tout un chacun sans que le script n'appuie trop sur le pathos plombant.Omar Sy sort efficacement de sa zone de confort et prouve,après un début de film laissant croire à son habituel numéro de grand black éternellement paré d'un énorme sourire plus ou moins niais,qu'il est capable de performances plus nuancées et très émouvantes.Son entente avec la jeune Gloria Colston,belle révélation,est évidente et porte le film.Leur duo laisse peu de place aux seconds rôles mais Clémence Poésy en mère indigne et Antoine Bertrand en producteur homo empathique sont mieux que bien.Petites apparitions pour Clémentine Célarié,Alice David et Cécile Cassel.