Des films d'Ozu réalisés en couleur, celui-ci me semble le plus atypique,
- par son thème dramatique,
- par le fait que ses acteurs masculins phares sont moins présents à l'écran.
Bien sûr, on retrouvera tout ce qui fait la grâce de ses oeuvres :
- la musique,
- les "tableaux" qu'il propose lors de ses plans fixes,
- les thèmes très récurrents du mariage et des relations parents - enfants.
Au-delà du film lui-même, on peut se demander si ce "dernier caprice" n'est pas à proprement parler celui d'un réalisateur au sommet de son art.
L'histoire me semble en effet révélatrice de l'envie de vivre de l'homme derrière l'artiste.
Et l'on pourra discerner un propos intimiste et éminemment personnel. De fait, Ozu décédera d'un cancer 2 ans après le tournage de ce film, à peine âgé de 60 ans.
Hasard ou pas, l'actrice Setsuko Hara fait le choix à l'écran de ne pas se remarier à la mort de son mari.
Dans la vraie vie, elle était l'amante du réalisateur qui voulait demeurer célibataire. A sa mort, elle lui restera fidèle et ne tournera plus.
Au final, même s'il ne me semble pas le plus emblématique des oeuvres d'Ozu, le film est beau et subtile.
Comme un haiku cinématographique.