Un polar français fin sixties, d'un très grand classicisme et marqué dans son temps. Le tandem d'acteurs dépareillés est sympathique : La frimousse d'une Marlène Jobert fraîche et naïve, accompagne un Lino Ventura désabusé, viril mais à l'âme sensible (comme dans la scène où, désœuvré dans un minable commissariat, il enquête pour aider un enfant à retrouver les deux pigeons qu'on lui a volé !!... ). L'intérêt du film ne réside pas tant dans le scénario (qui se traine un peu de manière répétitive), que dans l'ambiance créée, dans la manière de s'attacher à cet aspect de l'activité policière qu'est la routine d'interrogatoires de base et la divagation aux quatre coins de Paris, à une époque où l'on n'a pas de mobile ni de fichiers informatiques. On est loin du flic d'exception, des actions d'éclat, mais le propos du film est là : l'humilité du retour à la base d'un ex "grand-flic" au contact des gens simples. On revoie aussi avec plaisir et nostalgie l'ambiance des rues parisiennes encore pavées et une flopée de seconds rôles habituels de l'époque.