Malgré ces airs de téléfilm se donnant une allure de cinéma d'auteur, « Des vents contraires » ne démérite pas. Jalil Lespert, pour sa première réalisation, donne beaucoup d'authenticité à cette histoire qui, sans être bouleversante, présente quelques aspects vraiment intéressants, en premier lieu l'évolution des personnages à travers différents événements. Malgré quelques faiblesses, on y croit presque constamment tant les situations sonnent juste, le soin apporté à chaque rôle y étant évidemment pour beaucoup.
Il n'est, en effet, plus si courant de voir un tel amour pour ses héros, aussi faibles puissent-ils être parfois, si bien qu'il y a vraiment de quoi être ému à plusieurs reprises. De plus, le point de départ, plutôt original, offre pas mal de pistes de réflexions sur la culpabilité, le doute, l'incertitude, posées de façon plutôt subtile. Et si l'œuvre est parfois dure, elle peut être aussi légère, à l'image de ces touchants moments de pause familiaux. Le mérite en revient enfin à Benoît Magimel, particulièrement touchant en écrivain ayant perdu ses repères mais s'accrochant pour garder pieds dans la tempête. Un joli film.