Facile pour un spectateur d'aujourd'hui de démolir un tel film, mais faut se remettre dans le contexte : époque politisée à l'extrême où la culture baignait dans une sociologie marxisante. Ce qu'on voit ici à chaque plan : Godard se dresse, intellectuellement, contre "le grand vilain méchant capital et son complice le pouvoir gaulliste", et aussi contre l'académisme bourgeois d'élaborer un film (un scénario ? quelle abjection !). Mai 68 va bientôt arriver...
Sur le fond, le discours, bouillie philosophique gauchiste est incroyablement daté et franchement lourdingue. D'ailleurs on décroche sans arrêt, c'est physiquement et intellectuellement assez pénible, il faut bien le reconnaitre. Sur la forme : film complètement déstructuré, sans queue ni tête, recelant parfois, on ne sait trop par quel miracle, quelques instants de poésie et de grâce précieux : la voix off susurrée de Godard, le regard de Marina Vlady, un gros plan sur une tasse de café...
le petit point cancel culture
Godard est un mec louche, on le sait. Ici, il expose tranquille son fantasme bien masculin de la prostitution librement consentie. La bonne blague.