Par deux dieux du maléfique
Dario Argento, George Romero, Edgar Allan Poe, Harvey Keitel, Adrienne Barbeau... N'en jetez plus, à Argento j'étais déjà intéressée, mais alors là !
Les deux illustres réalisateurs nous livrent donc chacun leur adaptation d'une des histoires de Poe, et même si ce qui est présenté comme un film à sketch donne plus l'impression de deux moyens-métrages bien distincts l'un de l'autre, on trouve des similitudes à la fois dans les décors et les ambiances.
Tout d'abord, "La vérité sur le cas de Monsieur Valdemar" vu par Romero. Une femme (Adrienne Barbeau) décide de dépouiller son mari de son argent avant que ce dernier ne succombe a une mort qui semble bien proche, car on comprend que ne la tenant pas en grande estime, elle a peu de chances de figurer sur son testament. Elle est en cela aidé par son amant, le médecin du vieil homme, qui manipule le riche mourant en usant de l'hypnose. Malheureusement la mort prématurée de ce dernier vient contrecarrer leurs plans et ils décident de planquer le cadavre en attendant d'avoir touché jusqu'au dernier de ses sous. Mais de l'au-delà, Monsieur Valdemar n'est pas d'avis de les laisser s'en tirer à si bon compte.
Histoire mise en scène sobrement, peut-être un peu trop d'ailleurs, La Vérité sur le Cas de Monsieur Valdemar se suit agréablement et l'on sent même poindre l'angoisse par moment. Le dernier plan, du sang sur des dollars est très pertinent. Adrienne Barbeau que c'est un plaisir de retrouver s'en tire très bien et est très convaincante bien qu'elle soit une fois de plus affublée d'une coiffure défiant tout bon sens (esthétique). Qu'importe.
Venons-en au fameux Chat Noir. Rod Usher (tu la sens ma grosse référence ?!) est un photographe témoignant un goût irraisonné pour les scènes de crimes les plus sanglantes et morbides possibles et pour le whisky. Ces deux passions ne font pas bon ménage avec sa compagne Annabel et les choses s'enveniment encore plus lorsque cette dernière recueille un chat noir errant. Effectivement, le photographe (interprété par Harvey Keitel) ressent dès le départ et sans raison apparente une vive animosité envers le mystérieux animal et le jour où le porteur de griffes disparaît, il ne se passe pas long avant qu'Annabel ne soupçonne Rod de l'avoir occis. Preuve lui est apportée avec la publication du livre regroupant les photos macabres de son homme, dont certaines où sans doute possible on comprend qu'il torture cette pauvre bête. Elle décide alors de le quitter sur le champ, mais Rod ne va pas voir les choses du même oeil et cela vire au drame.
Se doutant sûrement à juste titre que beaucoup connaîtraient déjà la trame et la fin de l'histoire, Argento mise plus sur une mise en scène macabre, voir gore (il en rajoute dans le craspec par rapport à l'oeuvre originelle) et sur son personnage principal, brillamment joué par Harvey Keitel. Ce dernier est omniprésent, on a même droit à une incursion dans l'un de ses rêves où Argento se fait une joie de placer une mise à mort dont lui seul à le secret. J'ai bien aimé aussi Madeleine Potter (qui incarne Annabel) car elle possède une beauté assez atypique et j'apprécie cela. Ça vous fait une belle jambe, je n'en doute pas.
J'ai personnellement un faible pour la deuxième histoire, pas parce qu'elle est de Dario Argento, surtout que c'est loin d'être une oeuvre où sa patte ressort énormément, juste que tout en créant une atmosphère fidèle à l'oeuvre d'Edgar Poe, ce dernier ose néanmoins prendre certaines libertés là où j'ai trouvé Romero presque trop sage.
Pour conclure, sans être des chefs d’œuvres de l'horreur, ces deux histoires aux scénario forcément efficaces constituent de bons divertissement et une curiosité qui ne manqueront pas de contenter les adeptes des réalisateurs ou de l'écrivain.
Alors je vous dis pas quand on aime les trois.