A quand remonte le dernier bon film policier français ? On a le choix de se gratter la tête pendant plusieurs heures ou d’aller voir Diamant Noir, qui réveille le souvenir lointain du Cercle Rouge (forcément, puisqu’il s’agit d’un vol de bijoux), sans pour autant toucher réellement à ce type de patrimoine. Diamant Noir est avant tout une histoire de famille, devant et derrière la caméra : aux visions urbaines étranges et à la gestion parfaite des petits espaces (en cela Diamant Noir rappelle plutôt l’habile Ex Machina quand il se déroule dans la propriété familiale) d’Arthur Harari répond la noblesse des couleurs distillées par son frère, Tom, chef opérateur dont le talent invoque les giallos d’antan. Tandis que le récit s’enroule autour de figures de substitution troublantes, cousin/frère, belle-soeur/objet de désir, oncle/père, Diamant Noir dévoile un classicisme bienvenu, une limpidité des enjeux, se faisant régulièrement trancher net par des envolées formelles et lyriques toujours réussies.