C'était en 1961, à une époque où la technologie laissait encore la place aux acteurs contrairement au cinéma actuel qui privilégie trop souvent la forme au fond. Blake Edwards ne s'en remet ici qu'à la lumineuse mais trompeuse et trompée Audrey Hepburn et à celui qui sera bien plus tard Hannibal dans l'Agence tous risques, George Peppard. Tout en émotion, ils se dévoilent l'un l'autre au fil du récit de temps en temps accompagnés par les compositions d'Harry Mancini à qui l'on doit l'hymne jazzy de la panthère rose, rien que ça. Edwards creuse admirablement dans la vie de ses personnages tirés du livre de Truman Capote (De sang froid) et nous dévoile un femme pétillante, malicieuse, belle et torturée face à un écrivain qui fera tout pour l'atteindre, elle et l'amour qu'elle se refuse. Les dialogues rythment littéralement le récit et on ne compte pas ceux que l'on aimerait retenir. Malgré la légèreté et l'ambiance assez burlesque d'Edwards, son film n'en reste pas moins profondément triste sous la jeunesse lumineuse d'Audrey Hepburn. Un petit bijou.