Une bonne bombe et hop plus de conflit

Stanley Kubrick est un des réalisateurs qui a fait que je m’intéresse aujourd’hui au cinéma. A travers Docteur Folamour, il dénonce de manière satirique les travers de la Guerre Froide et le ridicule des dirigeants des deux blocs qui s’opposent. Le scénario de Docteur Folamour est très intelligent, avec ce "Plan R" censé à la base servir à riposter en cas d'attaque du Pentagone, et qui finalement se retourne contre ses occupants politiques en donnant les potentiels pleins-pouvoirs aux militaires

La dénonciation effectuée à travers ce film apparaît de manière pertinente dans le contexte extrêmement tendu de la Guerre Froide. Il montre, tout d’abord, que mettre une force extrêmement dangereuse dans les mains de n’importe qui, n’est pas la meilleure solution si les deux parties veulent communiquer plutôt que ce faire la guerre. Kubrick nous montre également l’incompétence désastreuse des politiciens à faire face aux urgences militaires, la réaction typique de cette période-là qui consiste à faire rejeter la faute sur l’autre dont il n’est pas coupable. Cette dénonciation nous permet de regarder ce film comme une satire de la Guerre Froide révélant les mentalités de l'époque de manière intéressante.

En ce qui concerne la réalisation, Kubrick montre qu’il maîtrise bien son film, en utilisant un certain réalisme au film qui ajoute de la crédibilité. Peter Sellers nous offre aussi une magnifique prestation en interprétant trois personnages et joue avec brio cette escalade de la démence.

Docteur Folamour n'est donc pas un film de guerre ou d'espionnage, mais bien une comédie satirique visant à ridiculiser le pouvoir qu'il soit politique ou militaire. Cette satire de la Guerre Froide selon Kubrick est aujourd'hui élevée au statut de film culte.