Quand Stanley Kubrik, brillant réalisateur de Shinning, Eyes wide shut, Full Metal Jackett, 2001 l'Odyssée de l'espace ou Spartacus rencontre le feu folet Peter Sellers, délirant interprète de Jacques Clouseau, Elvin Tremble 007 ou du Pr Fassenbender, cela donne une eXPLOSIOn à nulle autre pareille:
DR FOLAMOUR ou Comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe,
c'est à dire un délire dantesque, relevé par le gigantisme unique de Ken Adam ( créateur des meilleurs décors des aventures de James Bond) et agrémenté des participations exceptionnelles comme celles de James Earl Jones (futur mentor de Jack Ryan et future voix de Dark Vador), de Shane Rimmer ( habitué de 007, des séries britanniques comme Dr who, Amicalement vôtre), de George C. Scott (général vedette de Patton) et Sterling Hayden (Quand la ville dort, Le Parrain).
Si le titre à des accents Vian qui font immanquablement penser à La Java des bombes atomiques, c'est que le film est totalement dans ce même état d'esprit.
L'ironie à l'acide nitrique et au curare contre la guerre, le racisme, la ruée vers l'armement dans un style que Kubrik ne retrouvera pas pas dans Full Metal Jackett.
Entre la théorie du fluor dans l'eau et des fluides corporelles d'un général impuissant et l'arme apocalyptique moins chère que la recherche dans l'armement, toutes les peurs humaines prennent l'accent du nonsense, de l'absurde. Et ce jusque dans les situations soit puériles soit à contre-temps:
Le général américain et l'ambassadeur russe dans la Cellule de crise se battent comme des enfants dans une cour d'école; le gradé anglais qui veut prévenir le Président demande, à cout d'argent, qu'un soldat détruise un distributeur de cannettes Coca-Cola et ce le soldat refuse par peur d'avoir un procès avec la célèbre firme.
Le point fort de ce film, c'est un Peter Sellers habilement cadré par Kubrik qui assume trois rôles très différents:
- Mandrake, rôle qui tient de l'inspecteur Clouseau
- le Président, interprétation froide et risible par son surplus d'austérité et de diplomatie voire de pédagogie
- le Dr Folamour, sorte de pantin maléfique désarticulé, tenant moins de l'homme que la machine, ennemi d'hier - car ex-nazi - devenu seul recours possible du monde de la guerre froide qui associe la folie du Joker à l'allure d'un Blofeld, qui naît la même année.
La version française ajoute aux prestations de Sellers la voix d'un Roger Carel lui-même extraordinaire dans son jeu vocal composant autant un Mandrake entre Clouseau et Kermit, un Président plus feutré et un Dr Folamour digne du chat du Cheshire.
La fin du film, comble de l'ironie et fin typique des comédies sellersiennes, restera un des final les plus mémorables du cinéma.
A voir absolument !!!!
Vous l'aimerez un peu,beaucoup, passionnément, mais quoi qu'il arrive...
**A LA FOLIE !!!!**