Il a beau ne jamais atteindre les sommets que l'on aurait pu attendre d'un tel sujet, il n'en demeure pas moins très intéressant à bien des égards, ce « Dog Pound ». Bien réalisé (comme quoi, il ne faut jamais désespérer de personne, même du réalisateur de l'affligeant « Sheitan »), bien écrit et en définitive assez intelligent, c'est finalement avec un étonnant « plaisir » que l'on se plonge dans le quotidien des trois personnages principaux, évitant en définitive la caricature d'assez belle manière. De plus, Chapiron a la bonne idée de ne pas idéaliser tout ce petit monde, tous ces adolescents n'ayant en définitive rien de bien sympathique. Pourtant, et c'est sans doute là l'une des grandes qualités du film, il nous est quasiment impossible de ne pas voir en eux les victimes d'une société aliénisante et brutale, société dont ils sont, certes, coupables, mais pas plus que les gardiens de prison se permettant le luxe d'aller parfois bien trop loin, sans que là encore nous tombions dans une quelconque forme de facilité ou de lourdeur... Bref, c'est du bon cinéma, intense et sans fioritures : et si Kim Chapiron était finalement un réalisateur à suivre?