Le dernier film d’Adam McKay suit en toute logique le très réussi Vice (2018) du même réalisateur, alternant entre la satire politique et le drame. En découvrant l’existence d’une comète s’apprêtant à détruire la Terre dans plus de six mois, un docteur physicien et une étudiante en doctorat ne savent pas vraiment à qui ils vont se confronter. La comète ou l’Etat, ou les deux ? Montage fulgurant et humour noir distillé scène après scène, c’est tout le style du cinéaste américain qui se met de nouveau en place, quitte à laisser certains sur le carreau, et c’est un délice.


Leonardo DiCaprio et Jennifer Lawrence incarnent à merveille leurs personnages, d’abord contraints de se taire pour protéger le secret défense de l’administration américaine, cherchant à minimiser les mauvaises nouvelles. Le sujet du film rejoint celui de la surmédiatisation, aliénant davantage chaque citoyen américain, entre intox, rumeurs et désinformation là plus totale, à laquelle est conviée la chanteuse Ariana Grande, renommée sous un nom fictif. Au rythme soutenu, le film alterne ainsi entre séquences purement délirantes et hilarantes, notamment les scènes dans les bureaux de l’administration américaine, où Jonah Hill se prête à ses meilleures expressions, et ressentiments des différents personnages. Ce beau mélange permet de transcender la satire politique pour en délivrer une comédie dramatique particulièrement pertinente, quand il s’agit de démonter les travers de la politique américaine. Un peu comme ce qu’avait pu faire Tim Burton avec son Mars Attacks! (1996), bien que restant moins absurde dans la démarche, Don’t Look Up joue des quelques éléments les plus anodins répartis dans le film pour les tourner au ridicule. D’un sénateur faisant payer des snacks jusqu’au régime jamais suivi par le personnage de Kate Dibiasky, Adam McKay n’oublie jamais de les réinclure au fur et à mesure de son long-métrage, pour en rire davantage. Aucun des personnages n’est épargné, même celui de DiCaprio et Lawrence, l’un succombant aux manipulations politiques et sentimentales, l’autre entêtée d’une manière presque ridicule, sans jamais réfléchir aux conséquences publiques de ses actes. C’est tout le combat contre la vérité que mèneront les deux, qui en fait de Don’t Look Up un film bien touchant, puisqu’il semble raisonnablement impossible de se dresser contre celui qui a le pouvoir.


Critique en intégralité : https://cestquoilecinema.fr/critique-dont-look-up-deni-cosmique-machination-stellaire/

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le 25 déc. 2021

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William Carlier

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