Parce qu'ils ont vu qu'une comète va percuter d'ici à six mois la Terre et tuer ses habitants, un astronome et son assistante vont faire le tour des autorités, de leurs confrères à la présidente américaine, mais ils ne sont guère pris au sérieux.
Avec son casting cinq étoiles où manquent Dany Boon et Kad Merad, Adam McKay montre un portrait horrible de ses concitoyens, où semblent ne régner que l'égoïsme, la bêtise sans penser au lendemain et à ses conséquences, en l'occurrence cette comète, qui va être surnommé du nom de l'assistante, jouée par Jennifer Lawrence et sera la risée des réseaux sociaux. On a l'impression que tout le monde passe pour des crétins, sauf ces deux scientifiques, Leonardo DiCaprio et Lawrence, mais l'un est considéré comme un beau gosse et l'autre comme une sorcière et tout leur discours, qui peut paraitre abscons pour le grand public, est inintelligible.
On sent que tout le monde a pris un pied énorme à jouer dans le film, Meryl Streep en présidente perchée à Jonah Hill en conseiller fils à sa môman, Mark Rylance en pseudo-Steve Jobs, ou Ron Perlman qui parodie Armageddon mais c'est au fond un portrait terrible de notre époque, où la superficialité se fait reine. J'en veux pour preuve le passage formidable où Ariana Grande passe dans le journal pour annoncer sa rupture, puis son retour, avec son ex-petit ami, et qui laisse les deux présentateurs (Cate Blanchett et Tyler Perry) bouche bées comme si c'était l'information la plus importante qui soit. On rit souvent, mais de manière jaune tant le portrait est à charge, parfois lourdement, jusqu'à une conclusion dans le futur (très) lointain, avec deux scènes post-générique, où on ne prend pas au sérieux ce qui doit l'être et dénigrer le plus important.
Adam McKay réalise un film dans l'air du temps, avec l'omniprésence des réseaux sociaux, des fake news, le Covid semble suggéré avec aucune poignée de mains à l'image, mais il n'empêche qu'il y a du monde à l'écran, et que les moyens alloués par Netflix y sont spectaculaires. Mais encore une fois, trop de liberté trop la liberté, car le film fait plus de 2h20, et on les sent passer, avec des intrigues inutiles comme celle avec Timothée Chalamet. Mais on voit que le réalisateur a eu les coudées franches pour faire le film qu'il voulait, mais comme beaucoup de productions Netflix, il n'a eu aucune envie de s'arrêter de filmer. Au fond, ça devient un problème, même si je le répète, Don't look est un très bon film, d'une certaine agressivité envers la politique, le public, les réseaux sociaux, en disant finalement que ce qu'on vit d'une certaine façon, nous l'avons bien cherché.