Bienvenue face à notre propre relfet ! Allez, installez-vous confortablement, parce qu'il est bien laid. Don't Look Up - Déni cosmique va vous montrer à quel point nous ne sommes qu'une bande de crétins.
Le professeur Randall Mindy (Leonardo DiCaprio) et son étudiante Kate Dibiasky (Jennifer Lawrence) font la découverte d'une gigantesque comète de 9 kilomètres de large fonçant droit vers la Terre. Il ne reste que 6 mois avant l'impact, et il ne reste plus qu'à convaincre tout le monde qu'on va bientôt s'en prendre plein la poire, à moins de réagir rapidement.
Adam McKey a fait un travail absolument remarquable avec Don't Look Up - Déni cosmique. Ce film satirique dresse un véritable portrait au vitriol de notre société. Chacun en prend pour son grade : les politiques corrompues et manipulatrices, les médias ne servant qu'à nous abrutir en tournant en ridicule les sujets importants, notre rapport malsain aux réseaux sociaux et le besoin systématique de l'ouvrir qu'ils génèrent chez nous (alors que bien souvent, on ne sait rien... Socrate ?), la toute puissance du capitalisme et des sociétés côtées en bourse, bref... Ne vous attendez pas à vous sentir réconcillié avec l'humanité après un tel film.
Un casting aux petits oignons : DiCaprio, comme toujours impeccable en scientifique névrosé mais touchant, Jennifer Lawrence très convaincante dans son rôle de l'étudiante grundge au Q.I bien élevé, Meryl Streep en présidente des USA à la sauce Trump au féminin, ou encore Cate Blanchett, la détestable journaliste qui vous rappelera probablement un certain Cyril Ha... N... (non, je n'écrirai pas ce nom là dans la critique d'un film aussi génial ! ) et bien d'autres encore ; Ron Perlman, Jonah Hill ou Mark Rylance. Seule la présence au casting de Timothé Chalamet reste pour moi un mystère car je n'ai pas saisi l'intérêt de son personnage, mais soit.
Question réalisation, McKey a fait très fort : elle est nerveuse, acide, pop, et parfaitement maîtrisée, faisant monter progressivement en nous un sentiment d'agacement latent. Tout a long du film, l'on se demande jusqu'où ira la connerie profonde de nos semblables, sans que rien de tout cela ne nous étonne vraiment. Arrière-goût de Covid ? Bien qu'américain, le rapprochement avec ce que nous avons vécu ces 2 dernières années est flagrant (et désespérant à la fois). En passant, les SFX sont de belle facture.
Reste la BO de Nicholas Britell, très agréable, le thème principal du film est en totale adéquation avec son sujet et sa réalisation : il nous laisse songeur tout en montant crescendo jusqu'à la folie.
Don't Look Up - Déni cosmique n'est pas parfait, loin de là. Mais je lui pardonne allègrement ses quelques défauts de rythme et de background en raison de de tout ce que j'ai pu vous citer au-dessus, et le classe dans mes coups de coeur.