Je dois vous avouer, je raffole des films de mafia, c'est un de mes genre de cinéma préférés, d'ailleurs mon film favori est le Parrain 1ère partie (dont j'espère vous faire une critique qui vaille la peine d'être lue, quoique que je pourrai y passer des heures, voire des jours...), et bien que je n'ai pas fréquenté de près le milieu du crime organisé, j'ai toujours raffolé de ces (bons) films sur les syndicats cosa-nostriques si chers à Coppola et à Scorcese. Le cadre qu'y peint le réalisateur m'attire, comme les figures habituelles incarnées malgré leur apparition récurrente d'une manière si décalée que chaque cliché du parrain ou du jeune apprenti affranchi en devient un personnage unique et incontournable du cinéma.
Néanmoins, Donnie Brasco m'a un peu dérangé. Tout en me procurant le plaisir de découvrir un J.Depp ( j'ai vraiment du mal avec l'orthographe de son prénom, veuillez me pardonnez) assez énergique et plutôt bon. D'ailleurs je dirais qu'il constitue une sorte de bouffée d'air et supplante à quelques caïds dont on se serait bien passé. Je ne vais pas vous faire un résumé trop étalé du film, il s'agit d'une filature dans le "Milieu" où les personnages chantonnent à tout-va des "j'te raconte pas" ( et non ceci n'est pas une référence au célèbre sketch des Inconnus, quoique...), où Al Pacino, qui n'est pas mauvais d'ailleurs, mais qui manque un peu de Pacino justement, va jouer une sorte de mélange entre le colonel dont il avait endossé le rôle dans "Le temps d'un Week-End" , et son personnage de Michael Corleone dans le Parrain 3. Bon c'est vrai j'exagère et la comparaison est assez confuse mais c'est la seule définition qui me venait à l'esprit, tant ce bon vieux Al a perdu son énergie. Mais si je dis que Donnie Brasco m'a dérangé ça n'est pas pour la prestation un peu fade d'Al Pacino, qui , avec un peu de tolérance est somme-toute assez potable, non, ce qui m'a perturbé c'est cet univers qui commence à se tisser, on commence à rentrer dans le personnage de Brasco, à plonger dans une autre facette de la Mafia New-Yorkaise, avec un espoir grandissant... Et puis le film s'étiole, le tissage devient une couture maladroite, on ne sait plus trop comment se mène l'histoire, non pas qu'elle soit incompréhensible mais où veut-elle aller bon sang ? Quel est la profondeur du propos, la spécificité du long-métrage hormis ce Depp qui malheureusement ne peut à lui tout seul rehausser l'intérêt du film; ne sommes nous pas là devant un banal nanard d'infiltration chez les bandits; bien sûr que non, mais sommes-nous en train de visionner un bon film, non plus.
Je ne voudrais pas décourager cependant ceux qui n'ont pas vu ce film, après tout il n'est pas horrible à la vue, et pour connaître le cinéma et l'apprécier il faudra avoir vu de bien pire navets, je ne vous recommanderai donc pas de FONCER le voir, mais au moins d'y aller tranquillement, un jour où votre agenda de visionnage sera vide.
Et puis honnêtement, cela fait toujours plaisir d'y jeter un coup d'œil, en cherchant les bons côtés du film, on peut toujours passer un bon moment.