Dos au mur, on voit moins bien le mur que quand on est au pied du mur
Si vous avez craqué sur Jamie Bell dans Billy Elliott, je ne saurais que trop vous conseiller d'éviter ce film, tant il révèle combien le vieillissement peut avoir des effets dévastateurs sur le facteur mignon d'un gamin (un peu à l'instar d'une Saoirse Ronan vue récemment dans une bande-annonce, et qui n'a tenu aucune des belles promesses que l'on pouvait deviner en elle, mais on s'éloigne quelque peu du sujet).
Or donc, hormis l'évolution physique discutable de Jamie Bell et ses oreilles, il n'y a pas grand-chose à dire.
C'est un divertissement acceptable, qui a en outre le double avantage de bénéficier d'une certaine indulgence de début d'année ainsi que de ne rien faire pour se rendre détestable, et par les temps qui courent c'est toujours ça de pris.
L'histoire, cousue de fil blanc, n'est de toute façon qu'un prétexte à tisser un pseudo-thriller teinté de faux huis-clos en essayant de rendre haletant une trame dont le suspens majeur consiste à savoir si le mec va sauter (autant vous le dire, c'est décevant).
Car non, on ne sympathise pas vraiment avec le personnage et pour cause, incarné par un Sam "Fond vert" Worthington au mieux de son absence de charisme, il n'inspire guère la compassion malgré le statut de victime du méchant multi-millionaire dont on essaie difficilement de l'habiller pour cacher la misère.
Heureusement à défaut de flatter le cerveau, on peut venir pour le plaisir des yeux, à condition d'être sélectif.
Le corps de Genesis Rodriguez (là en revanche on habille le moins possible) et le visage d'Elizabeth Banks seront distrayants, le tout entrecoupé de quelques "ah tiens" à l'apparition de seconds rôles plus ou moins connus.
Tiens à propos, vous savez si Ed Harris a été malade ? Son visage m'a paru bien émacié, nonobstant le fait qu'il ne rajeunisse pas.
Hem, je m'égare à nouveau.
C'est pas de la grande cuisine en somme.
Prenez une réalisation un peu pâteuse.
Recouvrez d'une sauce musicale un peu épaisse et sans beaucoup de saveur.
Saupoudrez d'une touche de twist balancé à la va-vite dans la scène de clôture entre deux bières (si vous le ratez pas d'inquiétude, on n'en a de toute façon pas grand-chose à faire).
Et vous obtenez une pizza surgelée correcte, qui remplira sa fonction de vous nourrir pour la soirée.
Bon enfin voilà, inutile de meubler davantage pour un film sans réelle prétention, il n'en demande pas tant.
Ça passe le temps si l'on ne se sent pas d'humeur trop exigeante, et ça ne fatigue pas trop après le réveillon.
Finalement c'est déjà pas si mal.